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 FICHE - Les monastères et la moniale au XVII° siècle

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Françoise d'Aubatz
Françoise d'Aubatz


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MessageSujet: FICHE - Les monastères et la moniale au XVII° siècle   FICHE - Les monastères et la moniale au XVII° siècle EmptyJeu 17 Déc - 10:38

Les monastères et la moniale au XVII° siècle


[Je rédige ce court billet sans pouvoir consulter d'ouvrages, ce n'est donc pas exempt d'approximations voire d'erreurs, en me basant sur ma seule mémoire de mes cours et des livres que j'ai lu…]

Le XVII° siècle est un siècle qui montre une grande ferveur religieuse en France, on assiste à la naissance de nombreux ordres monastiques et les missions de campagne (ayant pour mission d'évangéliser les populations reculées) connaissent leur apogée. Contrairement au XVIII° siècle qui suit, le clergé régulier (ordres qui suivent une règle monastique, soit moines, moniales...) sont encensés par opposition à un clergé séculier (clercs intégrés dans le « siècle », c'est à dire le monde laïc, soit curés, évêques…) de plus en plus critiqué, attaqué sur la corruption et les mauvaises mœurs qui s'y répandent.

Le protestantisme entraîne une réaction des autorités catholiques, qui lancent alors une Contre-Réforme (le protestantisme se donnant l'appellation de Religion Réformée) dès le XVI° siècle avec le Concile de Trente (1545-1563) qui confirme les sept sacrements, le principe de transsubstantiation, le culte des saints et des reliques, et comprend un important volet éducatif, les évêques considérant que pour protéger le peuple des dangers de la Nouvelle Religion il faut les instruire mieux.

Il y a dans les élites laïques un véritable engouement pour les ordres cloîtrés, et on observe l'essor de nombreuses congrégations nouvelles, notamment dans le clergé féminin avec les Ursulines ou les Visitandines. Leur rôle dans l'éducation, surtout des filles, est très apprécié et certains couvents rivalisent d'ingéniosité pour attirer des professeurs renommés et acquièrent une grande célébrité. L'établissement de Saint Cyr, destiné à l'éducation des jeunes filles de noblesse pauvre, est par exemple fondé en 1684 par Louis XIV° et est géré par des sœurs et des « professes » laïques : ce système de pension est si populaire qu'il n'y a pas en France de famille suffisamment riche qui n'y envoie pas ses filles au moins une année. Cela présente en outre l'avantage de ne pas les voir fréquenter d'amants avant le mariage, et de ne pas tomber enceinte dans le déshonneur.

Certaines filles n'hésitent pas à s'échapper de leurs familles et de leurs mariages pour entrer en religion. La condition des sœurs dans les couvents dépend de l'ordre qu'elles rejoignent, chaque ordre ayant son propre règlement et sa propre spiritualité, et dans les murs des monastères il y a des ascètes comme des filles bien apprêtées, qui s'arrangent pour garder leurs rondeurs malgré l'austérité des repas. Le corps féminin est méprisé et fantasmé à la fois. Méprisé car la femme descend d'Eve, la première pécheresse, et porte donc en elle le vice originel : l'habit de la moniale cache donc tout le corps et ne laisse deviner aucune forme, et on relate des histoires terribles sur les souffrances que s'imposaient certaines sœurs pour punir leur corps (ceintures de piques, couronnes d'épines, divers fouets, crochets, scarifications, privation de nourriture…), cet ascétisme extrême est généralement admiré, mais désapprouvé quand il va trop loin (on y voit un péché d'orgueil), certaines filles étaient punies pour s'infliger trop de souffrances, et elles n'encourageaient jamais les autres à rejoindre ces pratiques. Mais fantasmé aussi, sur l'idéal de la Vierge Marie, mais aussi sur la corrélation faite entre pureté d'âme et de corps (les deux sont indissociables dans l'esprit de l'époque) et les portraits de religieuses dépeignent des visages très doux et éthérés, parfaits et d'une blancheur éclatante.

Les couventines ont aussi beaucoup enflammé l'esprit des hommes, qui s'interrogeaient sur les pratiques de toutes ces femmes enfermées ensemble, puisqu'il est connu que seules quelques rares femmes savent résister aux pulsions de leur corps (la conception de l'utérus et des organes féminins de l'époque moderne est fabuleuse, je vous conseille de vous renseigner!). On supposait donc que les pratiques saphiques étaient monnaies courantes, et les sœurs alimentent aujourd'hui encore de nombreux fantasmes… Inutile de vous dire que, vu la finesse des gens de l'époque (spécialement des pauvres), ça devait mal parler dans les tavernes.
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